Tu le sais sans doute déjà, les échoppes font partie du patrimoine architectural bordelais… Mais ce que tu sais peut-être moins, c’est l’histoire qui entoure ces bâtiments si caractéristiques de l’environnement bordelais.
Je vais t’en dire un peu plus…
Avant d’être une variable d’ajustement de l’urbanisme bordelais, l’échoppe eut une fonction sociale (tu aurais pu en douter vu les prix sur lesquels se négocient ces maisons depuis quelque temps).
En effet, ces maisons étaient autrefois des maisons d’ouvriers et d’artisans. C’est pendant la 3ème république (1870–1940) que le tissu urbain bordelais se densifia fortement, les industriels de l’époque & les promoteurs, se heurtèrent au manque de main d’œuvres et construisirent ces maisons de façon à fidéliser les ouvriers qui travaillaient déjà dans leur entreprise.
L’échoppe a au minimum une porte et une fenêtre (échoppe simple), le plus souvent donnant sur la rue. L’échoppe traditionnel n’a pas d’étage mais souvent un petit jardin sur l’arrière, parfois transformé en verrière pour gagner de la surface habitable. Elle est en pierre bordelaise (pierre calcaire qui, en grande partie, donna le nom de ‘belle endormie’ à Bordeaux, j’y ai consacré un article ICI). Les plafonds y sont généralement haut, la porte lourde et ouvrage, coiffée de tuiles.
La maison d’ouvrier tel que je la décris ici semble bien loin, car aujourd’hui l’échoppe bordelaise est un investissement prisé. Elle est devenue une maison de ‘bourgeois’. Surélevée, reconstruite, modernisée… Elle n’a souvent plus grand-chose à voir avec son origine.
Des milliers d’échoppes ont été détruites avec les besoins grandissants d’espace de l’ogre Bordeaux. Par exemple le quartier Mériadeck a été construit sur les ruines d’anciennes échoppes.
L’échoppe bordelaise est un magnifique patrimoine, un témoignage de l’histoire qu’il faut conserver.